Bonsoir à tous, J'avais un rendez-vous après le taf avec Camara Nantes dont je vous ai parlé sur facebook et instagram, et ne pouvais ...

 


Bonsoir à tous,

J'avais un rendez-vous après le taf avec Camara Nantes dont je vous ai parlé sur facebook et instagram, et ne pouvais donc traîner dans le tramway. J'ai donc décidé de parler à la première personne que je croiserais dans le bus. 

Je vous présente Elysé, 32 ans.

Dans la vie Elysé est ingénieur intégration applicatif, ce qui est dingue c'est que c'est mon job ! C'est peu courant, un ingénieur intégration donc on a pu parler boulot entre 2 questions : " C'est nouveau je viens de terminer ma reconversion professionnelle. Ce que je faisais avant ? De la cryptographie et encore avant je travaillais dans la restauration en Côte d'Ivoire. 
C'est quoi la cryptographie ? Le chiffrement des messageries, que ce soit des applications mobiles ou des messageries d'entreprises ou des mails.
Je suis Ivoirien, et je suis venu me reconvertir ici en France ... Je travaille dur pour apprendre et j'espère un jour retourner ouvrir mon entreprise d'informatique en Côte d'Ivoire ! "

Je lui demande de vous apprendre un truc sur son métier, parce que, bon, là pour une fois je me dis que je vais pas apprendre grand chose... ça fait bizarre d'ailleurs : " Docker, c'est de la conteneurisation des applications : plus besoin de serveurs pour héberger les applications, tout se gère en module unique. "

Mis à part son métier Elysé aime écouter de la musique, le foot - il supporte l'équipe de Chelsea - et faire la fête : " ça fait une semaine que je suis à Nantes et je me suis fait déjà 2 amis ! 
- Comment ça, une semaine à Nantes ? 
- A mon arrivée en France, il y a 5 ans, j'étais en Île de France à Versailles. Et pour le travail je suis venu ici à Nantes et ma copine, elle aussi Ivoirienne, est à Rennes. D'ailleurs, elle adore cette ville et souhaite que je la rejoigne. " 

Je stoppe l'interview je suis sur le cul ... Elysé est ingénieur intégration, sa copine est à Rennes et il compte la rejoindre ! Mais putain c'est un truc de fou : je suis rennais. Je suis scotché de tous nos points commun ... je vous passe les détails de nos comparaisons entre Rennes et Nantes haha.

Donc revenons à nos moutons ... Elysé n'aime pas : " La trahison ! Je suis quelqu'un de simple et entier alors quand on me trahit ça me blesse profondément. Et puis j'aime la France, c'est un pays magnifique, mais je n'aime pas le fait que vous fassiez la tronche ... Quand on vous dit bonjour parfois on a l'impression de vous agresser. "(rires)

"Es-tu heureux aujourd'hui ?
- C'est le weekend, je vais voir ma copine ... On peut clairement dire que je suis heureux. " (rires)

Le mot de la fin ?
"Superbe rencontre, parler avec un inconnu ça permet de s'ouvrir aux autres et même si j'avoue que j'étais un peu méfiant au départ, j'ai passé un agréable moment : merci !
Je peux rajouter autre chose ?
- Bien sûr, c'est ton mot de la fin tu dis ce que tu veux héhé !
- Soyez positif dans votre vie, vous verrez : tout ira bien mieux. " 

Merci Elysé, j'espère que nous nous recroiserons prochainement dans le bus. 


A.

  L'Inconnu Du Tram x Camara En 2015, après mon passage au 20h de TF1 puis le lancement du projet de "L'inconnu du Hellfest&quo...

 

L'Inconnu Du Tram x Camara

En 2015, après mon passage au 20h de TF1 puis le lancement du projet de "L'inconnu du Hellfest", je me suis senti légitime à contacter des marques afin de m'aider dans mon projet.

L'humain étant au cœur de mon projet, j'avais besoin d'un interlocuteur aussi bien passionné par la photo que par les rencontres ; c'est ce double écho que j'avais trouvé à l'époque chez Camara. Malheureusement, ce partenariat n'avait pas abouti car le contrat de sponsoring avec Olympus s'était conclu dans l'intervalle. 

En 2020 pour les raisons que nous connaissons tous, le projet se suspend... et à la reprise en mars 2023 la marque Olympus n'existe plus, c'est désormais OM-System... mais qui n'a jamais donné suite à mes tentatives de contact.

Les mois s'écoulent, ma reprise d'activité ne passe pas inaperçue et les médias me sollicitent de nouveau, comme vous l'avez constaté.

J'ai alors envisagé de trouver un nouveau partenaire pour le projet. 

C'est comme ça que je me suis permis de reprendre attache auprès de Camara Nantes : je me suis souvenu de notre échange quelques années auparavant, et je suis très sensible à leur contenu sur instagram (c'est le réseau à l'heure actuelle où je passe le plus de temps) par lequel ils partagent le travail de photographes locaux dans leurs 'stories'.

C'est ainsi que je me suis retrouvé à prendre un café avec Vincent, vendredi dernier. Ses premières questions ont été sur le projet, ma façon de faire ... Bingo ! J'avais trouvé ce que je recherchais : une écoute et un regard photographique sur le projet. 

Je n'ai besoin de rien matériellement, et il ne m'a rien demandé en échange autour du partenariat. On s'est dit que le timing était parfait pour collaborer ensemble. Forcément, on a des idées derrière la tête mais je ne peux pas en parler parce qu'il est clairement trop tôt.

Cela ne change rien entre vous et moi, mais j'ai trouvé que l'occasion était parfaite pour promouvoir nos intérêts communs : si vous ne connaissez pas Camara Nantes, foncez les voir et découvrez par eux des photographes locaux. C'est vrai qu'ici on ne parle pas photographie mais sur instagram je ne publie pas que des portraits : vous y trouvez aussi des paysages, photos de voyages ... 😊

voici nos instagrams respectifs : IDT et Camara Nantes.

Merci d'avoir pris le temps de me lire, et bien sûr rendez-vous demain soir pour un inconnu.

Bonne soirée,

A.


  Bonsoir à tous,  Vendredi j'ai pris le tramway pour aller au taf, mais au lieu de descendre à Hôtel Dieu pour enchaîner avec la ligne ...

 


Bonsoir à tous, 

Vendredi j'ai pris le tramway pour aller au taf, mais au lieu de descendre à Hôtel Dieu pour enchaîner avec la ligne du Chronobus, j'ai décidé de m'arrêter à Commerce. Une fois sur le quai, je laisse passer et monter les gens dans le tram de la Ligne 2 pour être sur que ma prochaine victime montera bien dans un tram de la Ligne 3... J'aperçois une jeune femme sur le bout du quai qui ne monte pas dans la rame direction Orvault-Grand Val, je fonce : " Ah mais je t'ai déjà vu bavarder avec des gens... je me suis demandé ce que tu faisais si tôt à parler dans le tramway ! " (rires)

Je vous présente Mathilde, 34 bientôt 35 ans.

Cela sera une courte interview car mon inconnue du jour descend dans 2 arrêts. Dans la vie Mathilde travaille pour la CARSAT : " La Caisse des Retraites pour ceux qui ne connaissent pas, notamment les jeunes qui sont loin de leur fin de carrière pro. (rires) J'y travaille depuis 10 ans et j'aime mon job car mes tâches sont très variées ; et puis il y a l'ambiance ... Ces collègues qui te font aller au travail avec le sourire, c'est d'ailleurs ce qui fait tenir les gens même dans des tafs très difficiles : s'il y a une super ambiance, tes journées sont plus agréables. "

Je demande à mon inconnue du jour son parcours : " A la base j'ai fait des études de Mode, j'ai toujours aimé le côté créatif ! Et là, tu te dis que je suis à l'opposé du côté créatif dans un job de bureau ! (rires
Et oui, mais il faut bien revenir à la raison... C'était trop bouché la Mode : soit c'était pour travailler dans de grosses usines de textile où le côté créatif se perdrait soit Mode = Paris ! Et pour rien au monde je n'irais vivre là-bas, donc je me suis réorientée vers des études de Secrétariat, j'ai fait de l'intérim et un jour un poste c'est ouvert, j'ai postulé. "

Je lui demande de m'apprendre un truc sur son métier  : " Je pré-instruis des dossiers d'enregistrement d'assurés... Pour faire simple je m'assure que toutes les pièces, sur papier ou dématérialisée, sont bien présentes pour constituer le dossier... Une fois l'ensemble réuni, on peut enregistrer le dossier de la personne. "

Mis à part son métier Mathilde aime écouter de la musique, aller voir des concerts, dessiner et voyager : " J'aimerais voyager plus, mais pour cela il faut plus d'argent ! " (rires)

Elle n'aime pas l'injustice et les inégalités : " Je suis quelqu'un de très calme, très posé mais l'injustice ça me fout en rogne ! " (rires)

"Es-tu heureuse aujourd'hui ? 
- Je ne suis pas malheureuse ; je ne me  plains pas, même si le contexte actuel n'est pas des plus réjouissant : on subit, on encaisse en espérant des jours meilleurs comme tout le monde je crois, non ?"

Le mot de la fin ? 
" Girl Power! Nous sommes le 8 mars, Journée Internationale des Droits des Femmes. Après l'inscription de l'IVG dans la Constitution française, cette journée ne pouvait pas tomber mieux ! 
Bonne journée. "

Merci Mathilde et j'espère que nous nous recroiserons dans le tramway prochainement.


A.

  Bonsoir à tous,  Après une belle rencontre tôt ce matin en compagnie de Godefroy, c'est sur le chemin du retour que j'ai rencontré...

 


Bonsoir à tous, 

Après une belle rencontre tôt ce matin en compagnie de Godefroy, c'est sur le chemin du retour que j'ai rencontré mon second inconnu. Un peu surpris au premier abord, il s'est amusé de la démarche et a accepté dans la foulée.

Je vous présente Karl, 27 ans.

Dans la vie Karl est actuellement au chômage : " Je viens de terminer 6 mois de stage intensif entre juin et décembre dernier, donc depuis janvier 2024 je suis officiellement au chômage. (rires) J'en rigole car c'est une situation voulue, je suis développeur informatique, je prends juste un peu de temps pour moi avant de me lancer dans la vie active. 
Si j'aime mon métier ? Oui, grave ! A la sortie du lycée j'hésitais entre graphiste et développeur, mais le côté logique du métier m'a un peu plus attiré que le créatif. Et puis en tant que développeur on a un peu plus le choix niveau débouchés malheureusement, donc c'est comme ça qu'à la sortie du lycée j'ai fait ce choix. "

Je lui demande de m'apprendre un truc sur son métier de développeur : " Je sors de 4h de tronçonnage chez mes parents donc je suis un peu cassé mais je vais bien te trouver un truc, laisse-moi 2 minutes (rires). ReactJs : c'est un framework javascript qui permet de développer des applications web. C'est développé par Facebook, contrairement à Angular qui est développé par Google. "

Mis à part son métier, Karl aime faire du sport, apprendre des langues - actuellement il apprend le portugais, la musique : " La musique me prend un temps énorme : on a une association avec des potes FA7 Crew et on anime des soirées dans les bars. Nous sommes une quinzaine de bénévoles dont une dizaine de DJs et chacun fait à sa sauce ... moi en plus de faire du son, je m'occupe des affiches, comme ça je garde un petit pied dans le graphisme aussi. (rires)
L'association marche tellement bien qu'on se limite maintenant à une soirée par mois pour faire vraiment un truc de qualité plutôt que d'accepter tout et n'importe quoi. Et puis je passe aussi un temps fou à chercher des sons, piocher dans de vieilles compos un beat spécifique ! " 

Il n'aime pas : " Je suis quelqu'un de paisible, il n'y a rien vraiment que je n'aime pas ... Si ce n'est peut-être le monde dans lequel on vit actuellement ! C'est compliqué de voir les gens se parler à outrance mais ne pas s'écouter, ne pas comprendre l'autre ... Tout ce monde manque de nuances je trouve ! Mais je suis un peu un éco-anxieux, comme beaucoup de jeunes je suppose,  je me demande où on va : ça m'inquiète grandement. " 

"Es-tu heureux aujourd'hui ? 
- Franchement : ouais ! Je ne manque de rien : mon frigo est rempli, participer à cette asso avec mes potes me passionne et m'enthousiasme ; et dans ma famille tout le monde va bien : c'est le principal ! " 

Le mot de la fin ?
" Nuancez vos idées, vos propos ; prenons le temps de réfléchir avant de parler, de tweeter ! " 

Merci Karl pour ce moment en ta compagnie, j'espère que nous nous recroiserons dans le tramway où lors d'une de tes prochaines soirées.


A.





Il n'aime pas 

  Bonsoir à tous, On est mercredi, j'ai repris le chemin du tramway aujourd'hui, décidé à faire 2 interviews. J'attends à l'...

 


Bonsoir à tous,

On est mercredi, j'ai repris le chemin du tramway aujourd'hui, décidé à faire 2 interviews. J'attends à l'arrêt Espace Diderot : personne. Un tramway arrive au loin, ligne 2 : il sort du dépôt à Trocardière, donc il sera vide... Je le prends malgré tout : direction Pirmil pour chasser l'inconnu. Je descends du tram et aperçois au loin un jeune homme qui porte une veste avec le logo de La Poste.

Je vous présente Godefroy, 27 ans.

Dans la vie, je vous le donne en mille, il travaille à La Poste : " Je suis facteur depuis 3 ans. C'est rigolo ton concept : tu dois, comme moi, rencontrer plein de gens au destin et parcours surprenants ! (rires)
Ce que j'aime dans mon métier ? L'autonomie, l'indépendance : je gère mes tournées comme je le veux, mes journées sont toutes différentes c'est ce qui me plait ! On ne s'ennuie jamais... je fais de l'exercice tous les jours (rires) j'effectue mes tournées à vélo ou à pieds. 
Si c'est un métier difficile ? Oui ça peut, car on a des journées longues, on enchaîne plusieurs tournées et la météo comme aujourd'hui complique le travail avec la pluie, le vent..."

Je lui demande de m'apprendre un truc sur son métier ?
" C'est dur comme question, surtout à 6h30 du matin ! (riresUn truc qui surprend quand tu découvres l'univers de La Poste : lorsque tu entends la première fois l'expression : tuer le courrier. (riresCela signifie simplement que le courrier est renvoyé à l’expéditeur si l'adresse est mauvaise. " 

Mis à part son métier, mon inconnu du jour aime les sorties avec les amis, le sport, les jeux vidéo, les séries et les films, lire et voyager : "J'aime lire aussi bien des romans que des revues sur entrepreneuriat ou de la psychologie. Mon dernier voyage ? Le Portugal. Et le prochain ça sera Londres. " 

Il n'aime pas le manque d'Humanité dans les entreprises : " On se rend compte que de plus en plus, dans les entreprises, les salariés sont chaque jour un peu moins écoutés. Et ça vaut, malheureusement, dans tous les domaines : industrie/service/BTP ...Il faut du rendement, du profit, au détriment de la santé et du consentement du salarié. Je trouve ça dommage ! "

" Es-tu heureux aujourd'hui ? 
- Oui ! J'aime beaucoup ton projet, ça change de la routine du matin dans ce tramway silencieux où tout le monde à les yeux rivés sur son smartphone. Et ça me met clairement de bonne humeur. " 

Le mot de la fin ?
" A votre service ! "

Merci Godefroy pour ta bonne humeur et au plaisir de se recroiser de bon matin sur le quai du tramway.

A.

Bonsoir à tous,  Je présente mes excuses auprès de mon inconnue du jour pour la longue attente avant la publication de son portrait. J'a...


Bonsoir à tous, 

Je présente mes excuses auprès de mon inconnue du jour pour la longue attente avant la publication de son portrait. J'ai gardé la même accroche qu'avant le Covid, et parfois j'oublie de préciser que je ne fais plus ces interviews tous les jours, mais une à deux fois par semaine. Et comme notre rencontre remonte à une semaine, je ne sais plus si je lui ai parlé du délai entre notre rencontre et son portrait sur le blog. 
Pour vous donner le contexte de cette interview, j'ai décidé cette fois de monter dans le tramway et d'attendre de voir qui s'installerait en face de moi ... En général, il faut vraiment que le tram se remplisse pour que quelqu'un se mette en face de moi, haha ! C'est comme ça que, sans soupçonner ce qui allait lui tomber dessus, mon inconnue s'installa devant moi.

Je vous présente, avec un peu de retard, Adeline 25 ans.

Dans la vie Adeline est apprentie fleuriste : " Je suis actuellement en CAP; suite à une reconversion. Ce que je faisais avant cette reconversion ? J'étais en Licence de Lettres Modernes, mais à cause du peu de débouchés j'ai décidé de me réorienter. A la base j'aime la littérature, et je souhaitais faire un métier dans le professorat mais ces études m'ont épuisée. Donc en me questionnant sur mes choix, mes envies, je me suis rendue compte que j'avais besoin d'un métier avec un peu plus de valeurs humaines. Le cadre du professorat était pour moi trop strict et j'ai trouvé que cela m'avait empêchée de m'épanouir. J'ai terminé cette licence en 2020 alors j'ai profité des périodes de confinement pour faire de la remise en question et me requinquer physiquement après cette licence qui m'avait demandé tellement d'énergie. 
Donc comme j'aime aussi les fleurs, j'ai fait des recherches dans le monde des fleuristes : contact et créativité sont des choses qui me parlaient : j'ai décidé de tenter ma chance. " 

Donc parle moi de cette expérience de CAP Fleuriste : " Fleuriste est un chouette métier mais le cadre professionnel est compliqué pour moi. 
- Comment ça ? 
- En fait je suis autiste apserger avec une comorbidité TDAH (trouble de l'attention) et ce handicap non-visible n'est pas toujours bien compris des employeurs. 
J'interromps mon interview et je précise à Adeline que je ne retranscrirai pas tel quel.
"Ah  ! Mais je n'ai aucun souci avec ça, au contraire ça permettra aux autres de comprendre ce que c'est et de mettre en lumière ma différence ! " (rires)

Je lui demande de m'apprendre un truc sur son métier de fleuriste ?
" Quand on pense fleuriste, on pense création florale, mais en fait ce n'est qu'une petite partie du métier. On fait surtout de l'orientation auprès des clients et de la vente. Et on apporte du conseil pour des mariages, des enterrements... humainement c'est très riche. " 

Mis à part son métier Adeline aime danser - elle a pratiqué la danse classique à l'age de 14 à 19 ans : " J'aime aussi écrire et le tricot et le crochet. Pour l'écriture, j'écris un roman actuellement : lentement mais surement. (rires) Et pour le tricot ça me fait du bien, ça me détend... d'ailleurs j'ai des amis qui ont un bar et j'aime tricoter dans ce lieu ; ce qui parfois créé des réactions rigolotes car les gens trouvent ça amusant de me voir tricoter dans un tel environnement. Ça surprend et amuse, donc les gens viennent me parler, ça créé un lien c'est très drôle. " 

Elle n'aime pas la viande - Adeline est végétalienne - et l'injustice : " Je suis de nature très calme mais l'injustice sous toute ses formes me fait sortir de moi et je peux littéralement exploser. " (rires

"Es-tu heureuse aujourd'hui ? 
- Je ne sais pas ! En fait pendant très longtemps j'ai couru après le bonheur et ça me faisait souffrir... Donc aujourd'hui je vis dans le moment présent... A chaque jour suffit sa peine et je savoure chaque petit moment de la journée : l'instant présent ! Et je dois dire que parler avec un inconnu dans le tram est un moment satisfaisant. " (rires)

Le mot de la fin ? 
" S'apporter de l'amour à soi-même, ça met des paillettes... D'ailleurs j’adore les paillettes. " (rires)

Merci Adeline pour ce moment tramway-esque plein de vie, de rires et de confidences, j'espère que nous nous recroiserons.

A.

  Bonsoir à tous,  La semaine dernière, tôt le matin, j'attends sur le quai du tramway de "8 mai" à Rezé et je décide d'ab...

 


Bonsoir à tous, 

La semaine dernière, tôt le matin, j'attends sur le quai du tramway de "8 mai" à Rezé et je décide d'aborder une jeune femme qui entre dans la rame en même temps que moi. Je ne suis clairement pas réveillé, il manque mon café, mais je tente quand même. Au premier abord, mon inconnue du jour me rembarre mais je lui explique le projet : je ne gagne pas ma vie avec ça, je m'intéresse aux gens au hasard ... elle se laisse convaincre simplement.

Je vous présente Claire, 35 ans.

Dans la vie Claire est infirmière depuis 7 ans au CHU mais 11 années au total dans cette belle profession : "Je travaille avec les enfants. En quoi ça consiste, la pédiatrie ? Déjà j'aime par dessus tout prendre soin, mais surtout des enfants : ils sont drôles, mignons, fragiles et c'est ce qui me motive chaque jour pour aller au taf. On prend soin des enfants mais on fait aussi de l'accompagnement auprès des parents, l'un ne va pas sans l'autre !
- Vocation ? 
- Je ne sais pas si infirmière est une vocation, mais ce dont je me souviens c'est que j'ai toujours voulu travailler dans la santé pour prendre soin des gens. "

Je lui demande de m'apprendre un truc sur son métier ?
" Je t'ai dit que dans mon métier j'accompagnais les parents : c'est dans les bons et les mauvais moments. On est là aussi dans les mauvais, lors de la perte d'un enfant, on essaie de rendre ça le plus humain possible, afin qu'ils gardent un beau souvenir de leur passage à l’hôpital mais aussi et surtout de leur enfant.
- J'ai déjà interviewé quelques infirmières sur cette ligne tu te doutes, et je leur demande si elles arrivent, lors de la perte d'un patient, à prendre du recul. En général, elles me répondent que dans leur formation on leur apprend à faire la part des choses, mais que sur le terrain c'est plus compliqué. Toi qui travaille auprès d'enfants ça doit être impossible ?
- Impossible c'est bien le mot ! Je chiale au taf quand malheureusement ce genre d’événement arrive." 

Mis à part son métier, Claire aime sortir, profiter de la vie : rire, passer du temps avec ses enfants, son conjoint et sa famille. 

Elle n'aime pas l'intolérance : " Même si on se juge tous ! D'ailleurs je t'ai jugé sans le vouloir quand tu m'as approché. Je me suis dit qu'est-ce qu'il vient me demander lui : argent ? clope ? me vendre un truc..." (rires)

"Es-tu heureuse aujourd'hui ?
- A l'instant T, non pas spécialement ... il est super tôt, je suis un peu stressée mais ça je te raconterai ça peut-être si on se revoit. " (rires)

Le mot de la fin ? 
" Merci ! Comme quoi il ne faut pas se méfier d'un inconnu qui vient nous parler tôt, c'est pas forcément un mauvais moment comme j'ai pu imaginer lorsque tu es venu me parler. " 


Merci Claire pour ton honnêteté sur ton quotidien et j'espère que nous nous recroiserons dans le tramway un de ces jours.


A. 

  Bonsoir à tous,  La semaine dernière fut riche en rencontres : j'ai pris un peu plus les transports, j'en ai donc profité pour fai...

 


Bonsoir à tous, 

La semaine dernière fut riche en rencontres : j'ai pris un peu plus les transports, j'en ai donc profité pour faire un maximum de portraits d'usagers du tram. Nous voici mardi dernier, lorsque je décide d'aborder une jeune femme, réticente au premier abord, qui finit par se laisser convaincre :

Je vous présente Marine, 28 ans.

Dans la vie Marine est assistante pédagogique dans un établissement d'études supérieures non loin du terminus du tram. Forcément, je fais rapidement le lien avec une ancienne inconnu Emma, qui m'avait parlé d'un même genre d'établissement dans lequel elle travaille. Je lui montre le portrait sur mon téléphone : " Ah mais c'est ma collègue ! C'est drôle ça, le monde est petit. " (rires)

Donc revenons au portrait de Marine : " Comme je te disais, je suis assistante pédagogique. En quoi cela consiste ? Et bien je gère l'assiduité des étudiants, la vie scolaire de l'enseignement supérieur, les exams, les emplois du temps, la relation entre les professeurs et les étudiants. J'aime beaucoup ce travail car c'est un métier très humain ; chaque jour je discute, je créé du lien, et c'est valorisant. En plus les étudiants sont sympas et marrants, alors certes pour certains il y a un manque de maturité mais on rigole bien. " 

Je demande à Marine de me parler de son parcours : " J'ai une licence en psychologie, puis après j'ai enchaîné avec un master dans la formation et un stage en école de commerce pour ERASMUS. A la suite de tout ça avec mon copain, nous avions envie de changer d'air et décidé de changer de pays : la Roumanie. Mon copain est roumain, c'est ce qui a motivé notre choix et nous sommes restés 2 ans là-bas. C'était une chouette expérience, le roumain est une langue latine donc pour comprendre certaines choses j'arrivais à me débrouiller et à le parler un petit peu. On a pas mal profité, fait la fête, et puis le Covid est arrivé... On a été confiné en Roumanie à faire du télétravail à 100%, c'était dur. Alors qu'on profitait de la vie, des soirées, on commençait à se faire un cercle d'amis, on a été stoppé net. Tu imagines bien que confinés dans un pays étranger, sans famille, sans proches... le moral n'y était plus et c'est comme ça qu'on a décidé de rentrer en France. " 

Marine me raconte ses expériences professionnelles en Roumanie : " Je faisais plein de petits boulots comme de la traduction par exemple, j'ai aussi bossé pour la hotline de Séphora France. C'est dans ce genre de taf qu'on se dit qu'on a une chance folle en France. En fait je faisais des boulots mal payés d'entreprises qui ont délocalisé leurs centres d'appels, leurs services clients dans des pays où la main d'oeuvre est moins chère. C'est assez 'drôle' comme expérience, d'être de l'autre côté du téléphone et de voir l'envers du décor : se retrouver précaire à l'étranger. "

Je lui demande de m'apprendre un truc sur son métier ?
" Pour éviter les arnaques au CPF, l'Etat a mis en place une norme, une certification : QUALIOPI. C'est une certification de qualité qui est très lourde pour les organismes de formation. C'est un audit important qui permet de faire le tri et d'éviter de tomber sur de mauvais centres de formation, ils inspectent tout. " 

Mis à part son métier Marine aime les jeux vidéo - elle joue à Baldur's Gate3 actuellement - regarder des streamers sur Twitch : " Et j'en avais marre de scroller indéfiniment sur mon téléphone donc j'avais besoin d'un truc concret, c'est comme ça que je me suis mise à la course à pieds avec un objectif : les 10km des foulées de l'éléphant. Je suis inscrite et je me prépare en allant courir régulièrement. " 

Elle n'aime pas l'injustice : " Je suis aussi une éternelle râleuse (rires), je suis exigeante car rien ne va ! Un autre truc que je n'aime pas ? Ah, si je sais : je déteste les films MARVEL ! " (rires)

"Es-tu heureuse aujourd'hui ? 
- Oui je pense. Tout va bien dans ma vie privée, et niveau pro ça pourrait aller mieux mais j'essaie de passer au dessus et de me fixer perpétuellement de nouveaux objectifs. " 

Le mot de la fin ? 
" Merci c'était cool même si ça fait bizarre de ne parler que de moi. " (rires)

Merci à toi Marine, passe le bonjour à Emma et j'espère que nous nous recroiserons prochainement dans le tram.


A.

  Bonsoir à tous, La semaine dernière je me suis dit que j'allais aborder la première personne que je verrais dans la rame seul(e). Lors...

 


Bonsoir à tous,

La semaine dernière je me suis dit que j'allais aborder la première personne que je verrais dans la rame seul(e). Lorsque je suis monté dans le tram, il était vide : pas de bol. Mais au même moment que j'entrais dans la rame, un homme m’emboîtait le pas. 

Je vous présente Raphaël, 50 ans.

Dans la vie mon inconnu du jour est maçon : " J'adore mon métier, je suis artisan ! Je ne fais plus de gros oeuvre je suis dans la rénovation principalement. Qu'est ce qui me plait dans mon métier ? J'aime résoudre des soucis, en fait je fais de la rénovation mais principalement des chantiers où il y a des problématiques : les chantiers compliqués, c'est moi qu'on appelle. (rires) Je trouve que c'est ce qu'il y a de plus valorisant dans mon métier, cette relation client quand tu es le seul à pouvoir résoudre leur souci. " 

Je connais un peu déjà la réponse à ma prochaine question car ce n'est pas la première personne qui travaille dans le bâtiment que j'interviewe, néanmoins je lui pose la question : "Est-ce que c'est difficile comme métier : maçon ? 
- Oui, physiquement c'est dur. Le dos est douloureux, le cœur fatigue plus vite ... Tu sais, j'ai tiré sur la corde, que ce soit pour le travail ou les trucs perso : drogue, alcool. (rires) A une époque je bossais 7 jours sur 7, après je me suis interdit de travailler le dimanche, puis le samedi et maintenant je me prends une journée supplémentaire de repos dans la semaine. J'ai pris conscience que ma santé est importante, donc je ralentis ... Après, je perds de l'argent en faisant ça mais je commence à apprendre à vivre avec moins de choses pour que ce soit moins dur plus tard. "

Je demande à Raphaël de m'apprendre un truc sur son métier et je vois bien qu'en lui posant cette question ça éveille un truc chez lui : " C'est pas mal, ta question que je t’apprenne un truc sur mon métier. Laisse moi 2 seconde, je réfléchis un peu - ah ! je sais. Sais-tu ce que c'est la résistance mécanique ? 
- Euh, non. (rires)
- Sur une poutre métallique, il y a 2 forces principales : la traction (partie basse de la poutre) et la compression (partie haute de la poutre). On essaie de reprendre, de trouver des idées pour pallier cette tension afin de reprendre tous les efforts. "

Mis à part son métier, mon inconnu aime passer du temps avec ses enfants - même s'il m'indique qu'ils sont grands : " Et il y a 2 ans j'avais un peu d'argent de côté et j'ai décidé de réaliser un truc que j'avais en tête depuis des années : m'acheter des legos ! (rires
Je n'achète pas les boites toutes faites, mais j'aime construire des choses ; on appelle ça des moc. Je créé des choses par moi même comme des œuvres architecturales, des pièces Star Wars ... C'est mon petit plaisir, construire mais différemment que dans mon métier. 
J'aime aussi la philosophie, j'aime réfléchir et les lectures philosophiques. " 

Il n'aime pas : " Je n'aime pas ma médiocrité ! Je suis le reflet de l'Humanité et donc parfois je me dis que je vaux pas mieux que les autres alors que si on se prenait tous en main on pourrait changer beaucoup de choses. Le Monde d'aujourd'hui me fatigue, et je ne te parle pas de Politique qui m’exaspère et m'indigne ; mais j'essai de rester positif. "

"Es-tu heureux aujourd'hui ? 
- ça va ! J'ai dormi chez une amie que je n'avais pas vu depuis longtemps ... j'ai mieux dormi que d'habitude et cet instant présent en ta compagnie est plutôt pas mal, donc ça va. " (rires

Le mot de la fin ? 
" Merci ! J'espère qu'on se reverra. " 

Merci à toi Raphaël, j'espère aussi que nous nous recroiserons.


A.

  Bonsoir à tous, La semaine dernière je comptais prendre le tram vendredi, mais n'étant pas en grande forme je suis resté au lit, donc ...

 


Bonsoir à tous,

La semaine dernière je comptais prendre le tram vendredi, mais n'étant pas en grande forme je suis resté au lit, donc je n'aurais pu vous présenter qu'un seul inconnu. Bref, je suis de retour à peu près en forme, même si je traîne une vieille toux depuis quelques jours ... Cette toux qui donne l'impression aux gens autour que je suis un vieux fumeur qui clope depuis 50 ans de la Gitane Maïs ... vous avez l'image et le bruit de ma toux ? hahaha ! 
Sans transition, j’enchaîne avec l'inconnu du jour, inconnu qui a attiré mon regard vu son élégance. 

Je vous présente Théo, 27 ans. 

Dans la vie mon inconnu du jour travaille dans... : " Actuellement je bosse dans rien du tout ! (rires) Je me repose et je prends le temps. Je suis cuisinier, le restaurant dans lequel je bossais a fermé : liquidation judiciaire. Ce n'était pas mon établissement donc je ne le prends pas mal, c'était une chouette expérience.  J'y étais depuis l'ouverture, donc j'ai eu un petit pincement au cœur quand la patronne nous a expliqué sa situation. Mais comme la restauration ça n'est pas une voie professionnelle en tension, je me permets de prendre un peu de vacances avant de reprendre le chemin des fourneaux. " (rires)

Je demande à mon inconnu du jour de me parler de son parcours professionnel : " A la base j'ai une formation scientifique : Bac STL, puis j'ai enchaîné avec un BTS en métiers de l'eau.
- C'est pour faire quoi ce BTS ? 
- Tout ce qui attrait en assainissement/épuration de l'eau, mais j'ai loupé mon BTS. C'était difficile et je travaillais en parallèle au Mc Do pour payer mes études, ce qui ne m'a pas aidé pour bosser mes cours. Donc comme on s'y éclatait bien, après mon l'échec de mon BTS j'ai continué dans la restauration rapide. Il faut savoir que je faisais mes études dans le Sud-Ouest, et qu'à un moment j'ai eu envie de changer d'air, j'ai eu envie de repartir de zéro, et ma maman habitant Nantes je suis venu y passer quelques jours. Je ne savais pas trop dans quoi bosser et j'ai vu passer une annonce pour un job dans ce restaurant de burgers, j'ai postulé, j'ai été embauché et donc je suis resté à Nantes. " 

Je demande à Théo pourquoi avoir choisi la restauration ?
" Déjà j'avais une grosse expérience grâce au Mc Do et même si ça reste de la restauration rapide, j'aime bien travailler avec mes mains, être actif, et la satisfaction de faire plaisir aux gens. "

Je me souviens d'un ancien inconnu qui m'avait raconté son expérience, parfois violente, de FastFood je profite d'avoir Théo en face de moi pour m'enquérir de son ressenti : "Franchement, parfois c'est dur mais c'est formateur ... Il y a des clients bêtes, voire très bêtes ... il y a clairement pour certains un manque de respect total envers les employés de la restauration rapide. Des anecdotes, j'en ai des tonnes ; ça va du client qui vient se plaindre de sa glace qui est trop froide, au client accompagné de son enfant qui te pointe du doigt et qui dit : " Tu vois si tu travailles pas bien à l'école tu finiras ici ! " 
- C'est violent ! Mais effectivement ça me revient l'ancien inconnu m'avait aussi raconté ce même genre d'anecdote. 
- Ce n'était pas à moi que c'était destiné mais un collègue, et il avait répondu au client : ' j'ai un bac+5 et je travaille ici pour financer mes études, y a rien de honteux là-dedans, si ? ' 

Mis à part tout ça je demande à Théo ce qu'il aime faire ?
" Je suis quelqu'un d'assez casanier, j'aime être chez moi à lire (mangas/romans), passer du temps sur mon pc, j'aime passer du temps avec mes amis, faire du basket et du volley. 
Et j'aime la musique, je ne conçois pas une journée sans en écouter ! C'est vital ! " (rires)

Il n'aime pas les épinards, le chou blanc, être pris pour un con (rires), qu'on le force à faire quelque chose, et les injustices : " Il n'y a rien de plus révoltant que l'injustice ! Je suis quelqu'un de posé, respectueux, mais dès que je vois une injustice c'est plus fort que moi faut que j'y aille !! " (rires)

"Es-tu heureux aujourd'hui ?
- Je dirais pas heureux ; je suis libre de faire ce que je veux ... je suis bien dans mes baskets.
- Qu'est-ce qu'il te manquerait alors pour être vraiment heureux ? 
- Je pense qu'il me faudrait aujourd'hui une certaine liberté financière? Ce n'est pas que je galère du tout, mais dans un coin de ma tête j'ai toujours une petite pensée pour mes finances. J'aimerais avoir un salaire qui me permette de ne plus me poser de questions ... Je ne souhaite pas être riche non plus, hein ! " (rires)

Le mot de la fin ? 
" Respect ! Le respect des uns et des autres pour vivre mieux ensemble. " 

Merci Théo et au plaisir de se recroiser dans le tramway.


A.



  Bonsoir à tous, Il y a une semaine, j'ai rencontré mon inconnu du jour. En général, j'écris plus rapidement que cela, mais mon ord...

 



Bonsoir à tous,

Il y a une semaine, j'ai rencontré mon inconnu du jour. En général, j'écris plus rapidement que cela, mais mon ordinateur en a décidé autrement. Alors que j'ai laissé mon ordi se mettre en veille lundi soir, à mon retour, il n'en est jamais ressorti... Je vous passe les détails des nuits à essayer de comprendre ce qu'il se passait, démonter, remonter, oublier des choses, démonter et remonter à nouveau... Je n'avais plus les idées claires et je faisais des erreurs en rebranchant tout cela, car j'étais énervé, fatigué... Bref, après une semaine, je suis de retour, mon PC fonctionne de nouveau, je peux donc écrire les interviews et rejouer à Call of Duty: Warzone, lol.

Je vous présente Mohamed, 29 ans.

Dans la vie, Mohamed est cariste : "Ça fait 6 mois que je suis cariste, avant j'étais préparateur de commandes. J'ai eu l'opportunité de devenir cariste, j'ai donc passé la formation CACES niveau 3 pour conduire les chariots élévateurs. Si j'aime mon métier ? Oui ! Je prends plaisir à travailler, on n'a pas de pression, pas de quotas à remplir, donc j'aime mon travail, surtout que je le fais dans ces conditions : c'est zen !" (rires)

Mohamed s'excuse d'avoir quelques incompréhensions avec certains mots et m'explique qu'il est guinéen. J'en profite pour lui demander s'il accepte de me raconter son parcours personnel : "Oui, ça ne me dérange pas. Je suis donc arrivé en France en 2018. J'ai dû quitter la Guinée pour des raisons qui me sont personnelles, et malheureusement, j'ai dû tout quitter : amis, familles et travail. Je faisais de la maintenance sur des machines qui servent à extraire du bauxite... Je ne pouvais pas rester, c'était dangereux. Je suis d'abord arrivé en Île-de-France, c'était compliqué, ce climat (rires), il fait froid et vous, les Français, vous n'êtes pas chaleureux... ici, dire bonjour à des inconnus, on dirait que c'est une insulte. J'avais une connaissance à Nantes qui m'a incité à venir ici, mais à mon arrivée, impossible de le joindre... donc, une fois de plus, j'avais quitté le peu que j'avais pour venir à Nantes, et je me retrouve seul, isolé et sans logement, merci le faux plan. Me voilà à appeler le 115 pour essayer d'avoir un hébergement d'urgence." Je vois bien que Mohamed ne souhaite pas tout me raconter, je n'insiste pas... après tout, c'est son histoire, je ne fais pas dans le voyeurisme.

Je demande à Mohamed de me parler de son métier et de m'apprendre quelque chose : "Le matin, le premier truc que je fais, c'est vérifier la machine que je vais utiliser pour m'assurer que le chariot élévateur n'a aucune défaillance : vérification de la batterie, des pneumatiques, des pales et vérification que le contrôle technique est à jour. Je fais ça chaque matin, on ne rigole pas avec la sécurité."

Mis à part son métier, mon inconnu du jour aime passer du temps avec ses amis, faire du sport - musculation et il aime les sneakers : "J'ai remarqué que tu avais des Jordan XI ! (rires) Moi j'aime la Jordan 5."

Il n'aime pas la malhonnêteté, le mensonge : "et je n'aime pas être pris pour un con !" (rires)

"Es-tu heureux aujourd'hui ? - Oui, je n'ai pas à me plaindre même si je suis loin de mes proches et que parfois ça peut être difficile... je me dis qu'il y a des situations bien pires que la mienne : j'ai la santé, donc c'est le principal. Et puis en Guinée, on dit souvent que tu peux être millionnaire, mais si tu n'as pas la santé, ça ne sert à rien : une belle et longue vie, c'est ça la vraie richesse."

Le mot de la fin ? "Super sympa de parler avec un inconnu ! Merci."

Merci à toi, Mohamed, et j'espère que nous nous recroiserons un jour dans le tram.


A.



Update : J'ai reçu un message de mohamed aujourd'hui, sur instagram, qui m' ademandé si c'était possible qu'on ne voit plus son visage pour des raisons de sécurité ... Ce que je comprends tout à fait, je ne souhaites porter préjudice à personne. 

  Bonjour à tous, Vendredi dernier, je suis allé au travail en tramway. Je pensais réaliser deux interviews (une le matin et une le soir), m...

 


Bonjour à tous,

Vendredi dernier, je suis allé au travail en tramway. Je pensais réaliser deux interviews (une le matin et une le soir), mais il faisait clairement trop froid à 6h ! J'ai donc opté pour une seule interview sur le chemin du retour. En entrant dans la rame, j'aperçois une jeune femme seule, je file me mettre en face d'elle.

Je vous présente Morgane, 34 ans.

Dans la vie, Morgane est technicienne de laboratoire : "Je suis sortie des études il y a 12 ans et ça fait 10 ans que je suis dans l'entreprise dans laquelle je travaille. J'aime mon métier ! Je fais de la recherche et développement (R&D), et c'est clairement ce qui me passionne tous les jours. En quoi ça consiste ? Et bien, je mets en place de nouvelles méthodes et je forme les collègues à celles-ci. Et puis j'aime aller au travail pour l'ambiance, c'est vraiment important de travailler dans la bonne humeur."

N'ayant pas rencontré de laborantine depuis le Covid, je lui demande si cela n'a pas été compliqué toute cette période un peu folle : PCR, etc... "Ah, mais nous ne sommes pas un laboratoire comme ça : on réalise des études cliniques pour des compléments alimentaires, des analyses très précises... On ne reçoit pas des gens pour des analyses de sang, donc clairement on a été épargné. Par contre, on a réalisé des analyses pour des validations de kits de tests Covid. Tu vas rire, mais mon métier consiste à analyser les selles d'humains et comprendre ces prélèvements : extraction d'ADN, séquençage, etc."

Je demande à Morgane de me parler de son parcours, vu que son métier a l'air d'être une vocation. Comment a-t-elle su que c'est ce qu'elle voulait faire ? "Plus jeune, je voulais être pharmacienne, mais c'est au lycée en cours de chimie que pour moi ça a été le déclic ! Et après, quand j'ai découvert la biologie moléculaire, c'était une évidence."

Je lui demande de m'apprendre un truc sur son métier ? "Le séquençage. Pour faire simple et pas trop barbant pour toi (rires), il en existe 2 types : 16S et Shotgun. Le 16S, c'est une région ciblée de l'ADN des bactéries, et le SHOTGUN, c'est quantifier tous les champignons, levures, moisissures, virus."

Mis à part son métier, elle aime sortir et boire des coups. À une époque, elle a fait du foot, a regardé des séries TV et a voyagé : "Mon dernier voyage ? Valence. Mon prochain voyage ? Malte normalement."

Elle n'aime pas la ratatouille, les gens qui ne tiennent pas leur parole et les conflits : "Je suis quelqu'un qui fait tout pour éviter les conflits."

"Es-tu heureuse aujourd'hui ? - Oui ! J'ai une copine, je suis heureuse ! Bon, j'ai galéré et je me suis accroché pour la séduire... ça n'a pas été simple, mais j'y suis arrivée, et le résultat est là, nous sommes ensemble et heureuses. (rires) Et aucune raison d'être malheureuse, car au niveau pro et perso tout va bien."

Le mot de la fin ? "Très sympa cette rencontre, je n'avais pas imaginé un jour mon trajet de retour comme ça ! C'est quand même plus sympa de parler à un inconnu dans le tram que de mater ma série sur mon téléphone : merci !"

Merci à toi, Morgane, et au plaisir de se recroiser dans le tramway.

A.


Bonsoir à tous, Nous y sommes, c'est la dernière interview de 2023... Je ne pouvais pas terminer cette année sans une dernière rencontre...



Bonsoir à tous,

Nous y sommes, c'est la dernière interview de 2023... Je ne pouvais pas terminer cette année sans une dernière rencontre avec un(e) anonyme avant mes congés.

Je vous présente Lise, 20 ans.

Lise est étudiante : "Je poursuis des études pour devenir hôtesse de l'air. C'est un Bachelor de 3 ans suivi d'une formation de 2 mois, et c'est ma dernière année.
- Tu peux m'en dire plus sur ta formation ? C'est la première fois que j'interviewe une étudiante dans cette filière.
- Oui, bien sûr. Donc, comme je te l'ai dit, c'est un cursus de 3 ans, divisé en deux parties : une partie théorique et une partie pratique. J'ai déjà validé ma partie théorique, et je passerai à la partie pratique en 2024. Comment j'ai eu envie de faire ce métier ? C'est simple, je suis partie en voyage à 17 ans en Martinique, et j'ai pris un vol long courrier. Ça a été un déclic. Prendre l'avion a été une expérience incroyable, ça m'a fascinée, et savoir que les hôtesses de l'air voyagent à travers le monde tout en étant rémunérées m'a fait réaliser que c'était ça que je voulais faire comme métier."

Je lui demande d'en apprendre davantage sur ses études : "Le pilotage budgétaire. C'est une matière qu'on nous enseigne et que je déteste ! (rires) Ce ne sont que des calculs : les bénéfices, la trésorerie, du budget... Ça n'a rien à voir avec mon futur métier et clairement, ce n'est pas ma tasse de thé." (rires)

Ne connaissant pas ce milieu professionnel, je lui demande comment ça se passe après ses études, si c'est un milieu saturé au niveau des opportunités professionnelles ?
"Je ne dirais pas que c'est saturé, mais il faut attendre les sessions de recrutement des compagnies aériennes... Ce ne sont pas des offres d'emploi classiques ! Après l'obtention du diplôme, c'est à toi de démarcher les compagnies et de postuler lors de ces campagnes de recrutement : tu dois te vendre !"

Mis à part son futur métier, mon inconnue du jour aime passer du temps en famille et avec ses proches, ainsi que faire du shopping : "Que ça aille bien ou mal, le shopping est mon remède à tout ! Et j'aime voyager. Prochaine destination ? Le Sri Lanka, où je vais effectuer un stage dans une agence de voyage pendant 6 mois dans le but de devenir bilingue."

Elle n'aime pas les brocolis et les menteurs : "Même si nous avons tous menti une fois dans notre vie, pour moi, le mensonge équivaut à une trahison."

"Es-tu heureuse aujourd'hui ?
- Oui, j'aime ce que tu fais... Ça me met de bonne humeur, ça casse ma routine car d'habitude, j'aurais mis mes écouteurs, aurais fait défiler mon téléphone. Franchement, ça fait du bien."

Le mot de la fin ?
"Bonne Année à tous et laissez-vous interpeller par Allan, c'est que du positif, il ne faut pas refuser."

Merci, Lise, pour ta bonne humeur. C'était une belle rencontre, j'espère que nos chemins se recroiseront.

A.

P.S : Je n'en reviens toujours pas d'avoir repris ce projet cette année, que vous ne m'ayez pas oublié malgré 3 années de pause et que vous soyez toujours plus nombreux à venir découvrir chaque soir un(e) nouvel(le) inconnu(e). Certes, je publie de façon moins régulière, mais j'espère que ce format hebdomadaire avec une à deux rencontres vous plaît ? N'hésitez pas à m'envoyer des messages ou des commentaires pour échanger sur ce format.

Merci.