Bonsoir à tous, Il y a une semaine, j'ai rencontré mon inconnu du jour. En général, j'écris plus rapidement que cela, mais mon ord...

Mohamed

 



Bonsoir à tous,

Il y a une semaine, j'ai rencontré mon inconnu du jour. En général, j'écris plus rapidement que cela, mais mon ordinateur en a décidé autrement. Alors que j'ai laissé mon ordi se mettre en veille lundi soir, à mon retour, il n'en est jamais ressorti... Je vous passe les détails des nuits à essayer de comprendre ce qu'il se passait, démonter, remonter, oublier des choses, démonter et remonter à nouveau... Je n'avais plus les idées claires et je faisais des erreurs en rebranchant tout cela, car j'étais énervé, fatigué... Bref, après une semaine, je suis de retour, mon PC fonctionne de nouveau, je peux donc écrire les interviews et rejouer à Call of Duty: Warzone, lol.

Je vous présente Mohamed, 29 ans.

Dans la vie, Mohamed est cariste : "Ça fait 6 mois que je suis cariste, avant j'étais préparateur de commandes. J'ai eu l'opportunité de devenir cariste, j'ai donc passé la formation CACES niveau 3 pour conduire les chariots élévateurs. Si j'aime mon métier ? Oui ! Je prends plaisir à travailler, on n'a pas de pression, pas de quotas à remplir, donc j'aime mon travail, surtout que je le fais dans ces conditions : c'est zen !" (rires)

Mohamed s'excuse d'avoir quelques incompréhensions avec certains mots et m'explique qu'il est guinéen. J'en profite pour lui demander s'il accepte de me raconter son parcours personnel : "Oui, ça ne me dérange pas. Je suis donc arrivé en France en 2018. J'ai dû quitter la Guinée pour des raisons qui me sont personnelles, et malheureusement, j'ai dû tout quitter : amis, familles et travail. Je faisais de la maintenance sur des machines qui servent à extraire du bauxite... Je ne pouvais pas rester, c'était dangereux. Je suis d'abord arrivé en Île-de-France, c'était compliqué, ce climat (rires), il fait froid et vous, les Français, vous n'êtes pas chaleureux... ici, dire bonjour à des inconnus, on dirait que c'est une insulte. J'avais une connaissance à Nantes qui m'a incité à venir ici, mais à mon arrivée, impossible de le joindre... donc, une fois de plus, j'avais quitté le peu que j'avais pour venir à Nantes, et je me retrouve seul, isolé et sans logement, merci le faux plan. Me voilà à appeler le 115 pour essayer d'avoir un hébergement d'urgence." Je vois bien que Mohamed ne souhaite pas tout me raconter, je n'insiste pas... après tout, c'est son histoire, je ne fais pas dans le voyeurisme.

Je demande à Mohamed de me parler de son métier et de m'apprendre quelque chose : "Le matin, le premier truc que je fais, c'est vérifier la machine que je vais utiliser pour m'assurer que le chariot élévateur n'a aucune défaillance : vérification de la batterie, des pneumatiques, des pales et vérification que le contrôle technique est à jour. Je fais ça chaque matin, on ne rigole pas avec la sécurité."

Mis à part son métier, mon inconnu du jour aime passer du temps avec ses amis, faire du sport - musculation et il aime les sneakers : "J'ai remarqué que tu avais des Jordan XI ! (rires) Moi j'aime la Jordan 5."

Il n'aime pas la malhonnêteté, le mensonge : "et je n'aime pas être pris pour un con !" (rires)

"Es-tu heureux aujourd'hui ? - Oui, je n'ai pas à me plaindre même si je suis loin de mes proches et que parfois ça peut être difficile... je me dis qu'il y a des situations bien pires que la mienne : j'ai la santé, donc c'est le principal. Et puis en Guinée, on dit souvent que tu peux être millionnaire, mais si tu n'as pas la santé, ça ne sert à rien : une belle et longue vie, c'est ça la vraie richesse."

Le mot de la fin ? "Super sympa de parler avec un inconnu ! Merci."

Merci à toi, Mohamed, et j'espère que nous nous recroiserons un jour dans le tram.


A.



Update : J'ai reçu un message de mohamed aujourd'hui, sur instagram, qui m' ademandé si c'était possible qu'on ne voit plus son visage pour des raisons de sécurité ... Ce que je comprends tout à fait, je ne souhaites porter préjudice à personne. 

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