Bonsoir, Nous sommes jeudi, il est tôt, trop tôt... C'est là que je réalise que je vieillis et que je sens le poids du manque de somme...

Carole

 


Bonsoir,

Nous sommes jeudi, il est tôt, trop tôt... C'est là que je réalise que je vieillis et que je sens le poids du manque de sommeil. En 2013, je pouvais dormir seulement 5 heures et être en pleine forme ! Aujourd'hui, avec seulement 5 heures de sommeil, le mot "fraîcheur" a disparu de mon vocabulaire, haha ! Enfin, il est 6h30, je suis à l'arrêt du 8 mai et j'aborde une femme au bout du quai.

Je vous présente Carole, 43 ans.

Carole est infirmière : "Cela fait 17 ans que je suis infirmière et j'aime toujours autant mon métier. En ce moment, je suis en formation pour devenir infirmière anesthésiste. J'attendais cette formation depuis 5 ans, car c'est un investissement lourd pour l'hôpital.
- Comment cela, "un investissement lourd" ?
- La formation de base est coûteuse, c'est un programme de 2 ans où l'on réapprend le métier et l'objectif est de réussir, donc il y a une certaine pression."

Je demande à Carole de me parler de son métier d'infirmière : "Je travaille en salle de réveil, je suis infirmière en bloc opératoire depuis 10 ans. Je m'occupe d'un nombre restreint de patients, donc j'ai le temps de prendre mon temps... mais cela ne veut pas dire que ce n'est pas difficile, hein ! (rires) Je veux juste dire que je me sens un peu différente de mes collègues, donc privilégiée ! C'est un métier formidable, humain, et je ne m'en lasse pas."

Je lui demande de me partager un aspect peu connu de son métier : "Quand je dis aux gens que je suis infirmière dans ma vie quotidienne, ils se confient immédiatement à moi ! Il y a une bienveillance qui s'installe naturellement et les gens se livrent presque instantanément... C'est très amusant à vivre."

Outre son métier, mon inconnue du jour aime : "J'aime sortir, passer du temps en famille et cuisiner/faire de la pâtisserie pour mes filles" - Carole a deux filles de 11 et 14 ans.

Elle n'aime pas l'individualisme, elle constate que vivre ensemble est devenu de plus en plus difficile à expliquer aux gens : "Tu sais, ce sentiment de 'moi, moi d'abord !' Ça m'insupporte. Ah, j'ai oublié de te dire quelque chose que je n'aime pas : le café... sous toutes ses formes. C'est quand même ironique pour une infirmière de ne pas boire de café ! (rires)"

"Es-tu heureuse aujourd'hui ?
- Oui, ça va, je ne me plains pas... Tu sais, il y a toujours pire, donc je relativise. Pourquoi être triste quand les gens autour de moi vont bien... Et en ce moment, je suis en stage en pédiatrie, je suis dans une super équipe et c'est un plaisir d'aller travailler."

Pour conclure, le mot de la fin ?
"C'est une rencontre très agréable et cela m'a mis de bonne humeur de si bon matin, merci."

Merci à toi, Carole, et au plaisir de se recroiser un de ces matins sur le quai du tram.

A.


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